lundi 31 août 2015

Carnet 1, pages 12 et 13


Mardi 31 Août 1915

Le lendemain qui était mardi, en me levant, j’ai préparé mon sac, tout mon paquetage, car le soir, je partais avec quelques camarades à une nouvelle position au sud du bois de Puvenelle, tout près de la ferme du puis.

Nous avons quitté Blénod à 3 heures, avec tout le paquetage et montés sur des avants trains, nous avons pris la direction de notre position. En sortant de Blénod, au lieu de suivre la route, nous sommes partis dans les près par un mauvais chemin, mais qui était bon parce que les boches ne pouvaient  nous apercevoir. Nous avons traversé un petit ruisseau, une bonne secousse nous a remis les fesses en place, de cet endroit, nous avons partis au trop, dans la prairie, le long de la rivière par un chemin affreux pour arriver à Jezainville, petit pays sombre en flanc de coteau, avec des rues étroites.

On n’y a vu que des soldats d’infanterie colonial. Nous avons passé près de l’Eglise, la mairie et  par un chemin sinueux, nous avons gagné les bois, après avoir suivi ces chemins, nous avons arrivés à une clairière, dans un bas fond, mais qui est ombragée par de grands arbres.

Nous étions arrivés à une centaine de mètres, sur notre droite était la position de batterie. Après avoir pris nos sacs qui était sur les galerie, nous avons aménagé dans nos nouveaux abris qui parraissaient assez bien installés. Nous étions pour relever le 9e d’artillerie, qui, lui devait reprendre notre place au bois Munier.

Nous leur avons laissé tout notre matériel, 2 pièces et deux caissons et une pièce contre avion qui se trouvait à Vide Bouteille. Eux, nous ont laissé deux pièces et deux caissons pour la batterie. Je ne parle pas des caissons de ravitaillement. Nous n’avons relevé qu’une pièce à la fois. Et ceux qui restaient du 9e  nous ont invités à mangé avec eux. Nous avons été très bien reçu.

Dans la nuit, j’ai pris une faction seul de 12 h à 2 h au poste d’observation qui se trouve sur la droite, en arrière de notre position et pas très loin du bois.

dimanche 30 août 2015

Lundi 30 Août 1915

Le lundi, je suis descendu au repos à Blénod. En descendant, j’ai vu un obus de 250 qui a 1 m 20 de haut, un 77, un 150, un crapouillo et deux mines de deux formes différentes, les mines sont en forme tôle et font du dégas, surtout par le déplacement d’air.


L’obus de 250 n’a pas éclaté et c’est avec beaucoup de précaution que l’on a pu le ramené après l’avoir désamorcé et retiré la poudre qui se trouvait à l’intérieur. Dans ma journée de repos, j’ai écrit plusieurs lettres. Le soir, comme je n’avais rien à faire, je me suis couché de bonne heure.

samedi 29 août 2015

Dimanche 29 Août 1915

Ce jour-là, c’était dimanche, je croyais aller au repos, mais il y avait personne pour me remplacer. Je dus rester jusqu’au lundi. Toute la matinée, nous avons travaillé. Le tantôt, ayant eu des coliques, je me suis couché sans mangé. Levanier a pris la faction à ma place de 10 h ½ à 12 h ½. Ce soi-là, on nous a apris que nous allions partir quelques jours après, alors le travail en est resté là.

vendredi 28 août 2015

Carnet 1, pages 10 et 11


Samedi 28 Août 1915

Le lendemain, toujours les mêmes travaux. Ai reçu une lettre de Vaux. Rien d’important.  Dans la nuit, j’ai pris la faction de 2 h ½  à 4 h ½.

jeudi 27 août 2015

Vendredi 27 Août 1915

Le lendemain, j’ai reçu une lettre | d’Alfred |.  Nous avons recommencé notre roulement de repos, car il était arrêté depuis 4 ou 5 jours à cause des travaux. Ce roulement est recommencé parce que nous manquions de bois pour nos charpentes et nous étions obligés d’attendre. Ceux qui sont resté ont continué le terrassement, sans trop nous presser car nous manquions de bois.

Ce jour-là, les boches mécontent ont envoyé plus de cent obus sans faire beaucoup de dégas. Un obus, ayant mis le feu à un récipient de goudron, leur fit croire que tout Blénod était en feu. Le bombardement dura tout le tantôt. Dans la nuit, j’ai pris la faction de 10 h ½  à 12 h ½. Nuit calme. Canonade violente mais lointaine.

mercredi 26 août 2015

Jeudi 26 Août 1915

Le lendemain, nous avons continué nos travaux.

Ce matin, j’ai reçu trois cartes: | Merger | Pitollet | Lacroix |.  J’ai fait, à midi, un petit tour dans le bois, aux environs de nos pièces. Cela est triste de voir de si beaux arbres déchiqueté par les obus boches.  Le 4  juillet, cet endroit avait été bombardé par les boches avec des obus de tous calibres. Quel massacre: Des troncs creusés par les éclatements, des arbres et des branches cassés, des éclats et des balles d’obus parsemer de tout côtés.

Journée calme. Dans la nuit, j’ai pris la faction de 2 h ½ à 4 h ½. Cette nuit-là, on a entendu le canon, au loin, du côté des Eparges.

mardi 25 août 2015

Mercredi 25 Août 1915

Le lendemain, nous avons terminé l’abri de la 1ère pièce et le soir, nous avons recommencé l’abri pour la 2ème pièce: terrassement et charpente, rien de bien intéressant. Journée chaude et nuit froide. Cette nuit-là, je n’ai pas pris de faction, parce qu’il y avait un homme en trop et alors on se reposait chacun son tour. Reçu une lettre de Vaux.

lundi 24 août 2015

Mardi 24 Août 1915

Le lendemain, nous avons recommencé notre travail pour abriter nos pièces, travail assez fatigant, surtout quand on n’y a pas la main.


La journée s’est assez bien passé. Dans la nuit, j’ai pris la faction de 2 h ½  à 4 h ½.

dimanche 23 août 2015

Carnet 1, pages 8 et 9


Lundi 23 Août 1915

Le lendemain, nous avons continué notre terrassement. Tout alla pour le mieux, la charpente était montée de la veille, nous avons consolidé nos pilliers et fait le toit. Je ferai le détail de cet abri un peu plus loin.

Vers les onze heures, deux avions allemands ont venu survoler nos lignes, mais n’ont pu être atteint et sont rentrés dans leurs lignes. Le soir, nous avons continué nos travaux. Vers 3 h ½, un avion boche est venu jetter deux bombes sur Montauville, et vivement rentrer dans ses lignes.

Ce soir-là, n’ayant pas eu d’eau à boire, les cuisiniers ont été puni et après la soupe, nous avons été à l’eau, avec une dizaine de bidons, à la fontaine du père Hilarion, qui se trouve entre notre position et le point que nous bombardons.

Cette fontaine est située dans le fonds d’une vallée, dans une ancienne maison forestière, où pendant  2 mois, boches et français allaient à l’eau. Maintenant, cette fontaine est entre nos mains.

La maison du père Hilarion

Avant d’aller en cet endroit, celui qui était avec moi, m’avait emmené près d’une maison où réside un colonel. Cette maison est située derrière notre position, au pied du versant vu par les boches. Cet endroit est interdit et, ayant été vu nous avons pris le pas gymnastique.

Le soir, à la tombée de la nuit, quelques boches, ayant sorti de leur tranchée, pour poser des fils de fer, furent accueilli par quelques coups de canon. Il s’en suivit une vive fusillade qui ne dura que 5 minutes. Le reste de la nuit fut assez calme. J’ai pris une faction de 11h ½ à 12 h ½. C’est le cuisinier qui était puni qui a fait le reste.

samedi 22 août 2015

Photo - Bois Mugnier

Bois Mugnier - 22 Août 1915
(troisième debout depuis la gauche)

Carnet 1, pages 6 et 7


Dimanche 22 Août 1915

Le lendemain, nous avons continué le terrassement pour abriter nos pièces. De nouveaux bois nous ont été amené  pour les charpentes. Le tantôt, après la soupe, nous avons continué nos travaux. Toute la nuit, nous avons entendu le sifflement des obus.

Provoquée par les boches, une de nos pièces, nouvellement installée, leur a répondu et a incendié un dépôt de munitions installé à Pagny sur Moselle. Un nuage de fumée est resté dans la direction de ce village toute la soirée et une partie de la nuit. Les obus envoyés par les boches dans la direction de Blénod, tombèrent sur une maison, tuèrent 8 fantassins, une fille de 26 ans et un estropié de 22  eu la jambe coupée.

Le soir, comme c’était dimanche, il y eut un peu plus de gaité que d’habitude, un de nos camarades avait reçu la croix de guerre, un autre avait reçu une mandoline. Mais ce qui m’a le plus amusé, c’est un appelé Mouillon, qui était ivre, qui nous faisait des grimaces et riait comme un bossu et avait la bouche fendu jusqu’aux oreilles.

La nuit fut assez calme. Le parachute d’une de nos fusées vint tomber à peu de distance de notre campement, mais fut ramené par les fantassins. Dans le courant de la nuit, j’étais de faction de 2 h ½  à 4 h ½.

vendredi 21 août 2015

Samedi 21 Août 1915

Le lendemain, j’ai continué à faire le terrassier, ce qui me plaisait assez, mais me fatiguait et me donnait appétit. Dans le tantôt, prévoyant sans doute une attaque boche, le lieutenant nous fit tirer à deux reprises: la 1ère fois 12 obus, la 2ème fois 15.

Le soir, après la soupe avec un camarade nous avons été à la lisière du bois dont on découvre très loin. On voit tout: au pied Pont à Mousson sur la Moselle, le chateau de Mousson sur une butte, la colline Sainte Geneviève, le côteau de Mousson. Ce jour, ayant oublié de mettre du coton dans mes oreilles, je suis resté sourd toute la soirée. De temps en temps on entend des mines ou des coups de fusil qui trouble la nuit. Ce jour-là, j’étais de faction  de 10 h ½  à 12 h ½. La nuit fut assez calme.

jeudi 20 août 2015

Vendredi 20 Août 1915

Le lendemain, réveil à 5 heures pour aller charger les arbres qui étaient restés au cimetière, mais quand nous sommes arrivés, ils étaient chargés.

En revenant, le lieutenant, ayant appris que je travaillais le bois, m’a convoqué, avec un autre pour préparer les bois destiné à la construction de l’abri des pièces.


Le tantôt, après la soupe, n’ayant plus de bois d’amené, j’ai fait du terrassement pour enterrer la pièce --  travail assez fort, surtout pour commencer, surtout qu’il y avait des racines et de la roche. Dans le tantôt, on attendait une attaque boche, alors on leur a envoyé une trentaine d’obus explosifs dans leurs tranchées, ce qui les a un peu calmé. Leurs canons ne nous ont presque pas répondu. Ils ont tiré plusieurs coups sur un de nos avions, sans l’atteindre.

La nuit fut assez tranquille. J’étais de faction de 2 h ½  à 4 h ½. On entendait quelques coups de fusil de temps en temps, et on voyait quelques fusées françaises et boches qui brillaient dans la nuit et ressemblaient à un feu d’artifice.

mercredi 19 août 2015

Carnet 1, pages 4 et 5




Jeudi 19 Août 1915

Le lendemain, à 4 heures, debout, pour partir, nous emmenions avec nous trois gros arbres qui devaient servir pour fabriquer un abri, mais en arrivant au cimetière de Montauville, le chariot de batterie c’est brisé et les arbres sont restés là jusqu’au lendemain.

Ma 1ère journée au front c’est assez bien passé, et calme j’ai travaillé avec mes camarades à la construction d’une cuisine. Nous sommes très bien nourris: 2 quarts ½ de vin, 3 fois le café.

La position était, en ce moment, au bois Mugnier, ayant l’ennemi à 400 mètres sur sa droite, mais à gauche la 22e batterie pour soutenir.

A 4 heures ½, après avoir rempli des sacs de terre,  avons tiré deux coups pour repérer. Le soir, j’ai pris la 1ère faction pour me mettre au courant, de 8 h ½ à 10 h ½. La nuit c’est bien passé, ai couché à 2 m. sous terre.

mardi 18 août 2015

Mercredi 18 Août 1915

Le lendemain, réveillé de bonne heure, avec mes camarades, je suis allé visiter les écuries qui sont sous le grand bâtiment dont j’ai parlé plus haut.  Ensuite, j’ai écrit à quelques camarades. Après la soupe, avec Grosz, je suis allé dans la prairie pour prendre l’air et écrire quelques lignes.

Ce jour j’ai commencé à toucher la ration complète: 2 quarts ½ de vin à midi, café matin et midi.

Le soir, après la soupe ai sorti en ville avec Grosz et en rentrant j’ai appris que le lendemain, à 5 heures, je partais aux pièces, et alors j’ai tout préparé.

lundi 17 août 2015

Carnet 1, pages 2 et 3



Mardi 17 Août 1915

Le lendemain je me suis levé assez bonheur parce qu’il faisait froid et je suis allé à la cuisine, boire le jus pour me réchauffer.  Ensuite, nous avons été, à la 22e batterie, chercher nos sacs qui y avaient été déposé la veille par un fourgon de la 22. Là, j’ai fait la rencontre du M[aréch]al des Logis Chaudin. Les sacs de mes camarades avaient été fouillés, mais le mien était intact.

Nous sommes revenus le long de la Moselle canalisée. En arrivant au cantonnement nous avons été rendre visite au lieutenant et au bureau pour donner notre matricule. Le reste de la journée s’est assez bien passé, le tantôt, après la soupe, promenade au bord de la Meurthe.

Après la soupe du soir, promenade dans Blénod avec Grosz, Guyot. Ce jour-là, j’ai revu quelques anciens camarades du dépôt: Guyot, Delaye, Gauthier René, Gautier Alphonse, Kerevel, Mal des logis Chaudin qui est à la 22e Batterie et cantonné à la cartonnerie, la 21 et la 23 sont cantonnées dans une briqueterie  située à Blénod-lès-Pont-à-Mousson.  De là, on découvre Mousson, sur une colline au fond de la Meurthe. Pont à Mousson, au bas de la coline et sur le fleuve.

Le Bois-Le-Prêtre se trouve non loin de là, et par moment la canonade se fait entendre. Soit disant que la briqueterie appartenait à des allemands, et qu’ils n’osent pas bombarder pour cette raison, c’est qu’ils ont espoir d’y revenir. Cette usine est tout ce qu’il y a de bien sur la voie ferrée et le canal avec voies de garage, quai de débarquement -- un grand bâtiment de ciment armé, en construction, sert d’écurie et ce bâtiment représente plutôt une forteresse qu’une usine.

La ville est composé d’une seule rue sur la route de Pompey à Pont à Mousson. Petite ville très propre, avec prairie et côteaux riants, et, bien située pour le commerce.

dimanche 16 août 2015

Lundi 16 Août 1915

Nous avons quitté cette caserne à 10 heures du matin pour prendre le train en gare de Toul, se dirigeant à Marbache où nous sommes arrivés à 12 heures ½.

Nous avons quitté cette gare à 3 h ½ après avoir mangé sur le bord de la Meurthe et Moselle, pour nous rendre à 14 km à pied. Arrêt à Belleville, à 3 km tête de ligne. Là, nous avons attendu la nuit pour partir avec un convoi de ravitaillement. Les chevaux et voitures vont au trot pendant 5 km ensuite on va au pas jusqu’à Blénot-lès-Pont-à-Mousson, la route étant repairée par l’ennemi, les voitures sont espasseés de 50 mètres.

Nous sommes arrivés à onze heures au cantonnement. Désignés par le lieutenant, pour être versés à la 23e Batterie, mes camarades et moi, nous avons été au dépôt de la batterie pour nous coucher.

carte de Blénot et Pont à Mousson
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samedi 15 août 2015

Carnet 1, Page 1



Dimanche 15 Août 1915

Après avoir passé la nuit en chemin de fer, à 6 h 20, nous arrivons à Dijon par la grande ligne P.L.M. On nous autorise à sortir en ville, pour boire un jus, mais défense d'aller à plus de 300 mètres. Nous devions partir à 7 heures, mais le temps de former le train, nous ne partons qu'à 8 h ½. A Dijon, nous avons rencontré les mitrailleurs increvables qui suivaient la même direction que nous. Nous devions aussi changer de train à Is-sur-Tille, mais après un ordre, nous ne changeons pas et comme nous avions 1 heure ½ d'arrêt, nous en avons profité pour manger. Là, je suis allé chercher 1 litre de vin et 1 d'eau.

A 11 h ½ départ du train. A 12 H ½ passé à Vaux. Là, J’ai vu beaucoup de parents et amis et cette courte rencontre m’ayant frappé à un tel point que j’étais comme un imbécile en remontant dans le train. De Villegusien à Chalindrey, je me suis endormi car j’étais fatigué. Nous avons arrivés à Toul à 7 heures du soir.

En passant à Merrey j’ai seulement pensé à ouvrir le petit colis que l’on m’avait donné en passant à Vaux.  J’ai partagé les raisins et les gauffres avec mes camarades, les œufs je les ai mangé plus loin.

En arrivant à Toul à 7 heures, on nous a conduit couché à la caserne Baudzen du 156. Là, une maigre litière nous attendait, mais cela n’a pas empêché de dormir.

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vendredi 14 août 2015

Samedi 14 Août 1915

Quitte Fontenay à 8 h 40 après avoir quitté la caserne à 7 heures. embarque 2 chevaux 7 servants 2 conducteurs et deux aspirants Schwob Le Charpentier.

a Bel air change de train prendre la ceinture jusqu’à Bercy ½ heure d’arrêt à Bercy. Change de train, puis 1h1/4 d’arrêt. Direction Villeneuve Saint Georges. quitte Bercy à 3 heures. Gare qui se trouve sur les remparts de Paris.

Après avoir attendu le wagon de chevaux, nous recevons ordre d’aller en gare de Lyon pour rejoindre Dijon.

En arrivant à Paris nous avons été à la croix rouge où nous avons mangé un bouillon, un légume et viande, une salade, un verre de vin et un café. Ensuite je suis sorti pour envoyer une dépêche à Vaux annonçant mon passage le lendemain à 10 h environ.

A 6 h 15, nous prenons le train.

jeudi 13 août 2015