vendredi 4 septembre 2015

Samedi 4 Septembre 1915

Nous avons quitté ce pays à une heure du matin pour aller à Aingerey, où nous avons arrivé à 8 heures du matin. Nous avons passé dans plusieurs villages mais comme il faisait nuit, je n’ai pas vu grand chose. Tout ce pays est montagneux et tout le temps du trajet, nous avons eu la pluie. Ce jour-là, j’ai étrenné ma veste de cuir. Nous sommes passés à: Gézoncourt, Griscourt, Villers en Haye, Saizerais, Liverdun, Aingerey.

En arrivant, nous avons fermé le parc entre le chemin de fer et la Moselle et, nous avons laissé là nos chevaux, car il n’y avait pas de place dans le pays. Nous avons ensuite mangé dans une grange.

Le tantôt, nous avons reçu ordre de partir; aussitôt, la distribution des vivres, notre cuisinier s’est dépêché de nous faire à manger, avant de partir  (2e pièce). Nous avons attelé à 6 heures et parti pour Jaillon qui se trouve à quelques Kilomètres, et, comme il n’y avait pas de pont sur la Moselle qui est trop encaissée à cet endroit, nous avons fait dix huit kilomètres par la pluie et, nous avons passé à: Fontenoy sur Moselle, Villey St Etienne, Jaillon.

En arrivant, nous avons conduit nos voitures dans un verger au bout du pays. Ensuite, nous avons porté nos sacs au cantonnement. Notre cuisinier nous a fait le thé pour nous réchauffer. Comme nous n’avons guère mangé, nous avons touché une boite de sardine pour deux, et un quart de vin.

Beaucoup de mes camarades étaient mouillés jusqu’à la peau et durent se changer. Moi, je n’étais pas mouillé du tout, étant sur l’avant train avec le cuisinier, nous étions couvert avec une toile de tente qui nous venait jusque sous le bras, et nous avions mis une capote sur nos têtes.

Durant notre voyage, un boulon des branches de suport ayant cassé, nous a causé dix minutes de retard, que nous avons ratrapé au trot. Le petit pays de Jaillon est situé à 11 km de Toul. Après avoir mangé à 9 heures du soir, j’ai appris que les 3 premières pièces fournissaient chacune un homme de garde et que je prenait pour la 2e pièce. Comme nous étions fatigués, tout trois, nous nous sommes couchés dans un fourgon.

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