jeudi 22 octobre 2015

Vendredi 22 Octobre 1915

Journée calme. L’après-midi beau temps. Continué nos travaux. Photographié sur la cabane.

Pour pointer contre avion il y a plusieurs moyens:
-1er  Par le collimateur, c’est-à-dire de faire passer la ligne verticale sur l’aéro avec une dérive assez forte suivant la direction et la vitesse de l’appareil et un angle de site assez fort, suivant que l’avion est plus ou moins loin.
- 2e  Avec la table de tir sur laquelle il  y a plusieurs cercles qui sont à une certaine distance les uns des autres, ce qui correspond avec les kilomètres. Sur un pivot, au milieu de cette table est placé un appareil mobile auquel est fixé un viseur. En suivant l’aéro avec le viseur, on fait pivoter l’appareil, ce qui indique un certain chiffre au grand cercle de la table.

De même que cet appareil, la pièce est posée sur un pivot autour duquel est un cercle gradué, la même chose que le cercle de la table, de sorte qu’en donnant le chiffre de la division de la table, le pointeur amène la lunette de crosse au chiffre donné en ajoutant 2 ou 10 ou 15, selon la vitesse de l’avion et commande feu aussitôt prêt. Cela en direction.

Il faut, aussi pour le tireur,  une distance qui est ordinairement 5500, la plus grande que l’on puisse donner. Il faut donner, en plus, des degrés suivant la trajectoire, mais cela se règle pendant le tir.

Le tir se fait plus facilement quand on sait, par téléphone que l’on tire court ou long, haut ou bas, et cela provient d’un autre poste sur la droite ou sur la gauche, de même que nous, nous pouvons le dire à ces positions. Nous recevons, aussi, des recoupements de ces positions, de même que nous leur en donnons.

Tout cela par téléphone.


Par exemple de Mousson, centre d’un cercle, on aperçoit un avion dans la direction 210,  Nous téléphone: un avion en direction vers 210.

Recevant cet ordre, nous regardons aussitôt la table qui est orientée, un petit cercle divisé la même chose que le grand. Du centre de ce cercle, nous amenons avec une règle, en la faisant passer par le chiffre donné: 210

Comme cela, nous avons la direction de l’avion. En visant avec notre appareil, notre ligne et celle de Mousson se rencontrent, ce qui nous donne un angle, nous voyons à quelle distance est l’avion.


Pour la hauteur, sur le même appareil, on a, par exemple, la flèche sur 5000, ce qui rapproche la ligne verticale n°1, qui est numérotée avec la ligne horizontale et le viseur qui est oblique.

Cela forme un triangle qui donne le degré et la hauteur, suivant que l’oblique est plus ou moins prononcée.

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