Pendant ma formation militaire (fin 1914, début 1915 (je suis le deuxième depuis la droite) |
jeudi 25 décembre 2014
Vendredi 25 Décembre 1914
Joyeux Noël à tous! Pour moi, ce n'est pas si drôle. En effet, mon
instruction militaire commence aujourd'hui, à la 64éme batterie
du 12ème Regiment d'Artillerie de Campagne, à Bourges.
vendredi 19 décembre 2014
Samedi 19 Décembre 1914
Je suis appelé sous les
drapeaux pour prendre part à la "campagne contre l'Allemagne" : ce qui
devriendra la Première Guerre Mondiale.
Destiné à l'artillerie, je suis desormais cannonier 2ème classe de la classe de 1915, matricule 621. J'ai fêté mes 19 ans il y a moins de deux mois.
Destiné à l'artillerie, je suis desormais cannonier 2ème classe de la classe de 1915, matricule 621. J'ai fêté mes 19 ans il y a moins de deux mois.
Pendant ma formation militaire (je suis le deuxième depuis la droite) |
mercredi 12 novembre 2014
Ma tante Juliette, sociétaire de l'Association des Oeuvres de la Croix Verte
Juliette Camus est née Juliette Cornuel à Paris 8ème, le 09 Octobre 1871. C'est ma tante ; la femme de mon oncle maternel, Gustave. Tous deux vivent à Paris. Mon oncle est gardien de la paix et elle est employée des postes. Mais aujourd'hui, le 12 Novembre 1914, ma tante est devenue sociétaire de l'Association des Œuvres de la Croix Verte.
L'association, fondée quelques mois plus tôt par M. et Mme Emile-Bayard et Mme F. Monmory, et bénéficiant du patronage du Président de la République, Raymond Poincaré, lui-même, se définit comme une "société de secours aux victimes de la guerre et du devoir". Son action s'applique tant au point de vue moral que matériel.
Les bureaux de l'association sont situés à la Gare Montparnasse. C'est aussi là qu'est située la première des différentes sections qui la composent.
La Section d'Accueil aux Blessés, la section directrice de l'association, offre une cantine gratuite pour les soldats et les réfugiés de passage, une infirmerie, un dortoir et un vestiaire du soldat. Cette section possède des filiales en gare d'Auch (Gers) et en gare de Noyelles-sur-mer (Somme).
La deuxième section, le vestiaire, et la quatrième section, "la reconstruction du foyer", se situent toutes deux 21, rue du Vieux-Colombier, Paris, tandis que la troisième section dite du gagne-pain des mutilés se situe au 98 de la rue de Richelieu. La section des Filleuls de la Croix Verte, qui offre aussi des renseignements sur les victimes de la guerre, se trouve 28, Avenue de l'Opéra.
Pour l'accueil aux réfugiés et une cantine gratuite, il faut se rendre 77, rue Froidevaux. La section de visite aux hôpitaux est basée18, rue de Mauberge. C'est aussi là que se trouve la deuxième sous-section, celle des Pupilles de la Croix Verte. La première sous-section quant à elle, "l'ouvroir à l'espérance", est au 37 de la rue le Peletier.
Finalement des filiales et autres groupements régionaux peuvent être trouvés à Nice (Alpes-Maritimes), à Roanne (Loire), et à Clermont-Ferrand (Puy de Dôme).
Il est évident que l'association, et ma tante, font du bon travail, apportant confort et réconfort là où le besoin s'en fait sentir. La preuve en est dans cette carte postale reçue par ma tante Juliette et venant du Canonnier Alfred Renard, du 61ème RA, la remerciant de ses services.
"Chère Madame,
je vous remercie de la sympathie que vous avez eut pour moi. Recevez chère madame l'assurance et[sic] mon plus profond respect.
Votre dévoué,
Renard Alfred"
Vous pouvez voir des affiches produites par l'association et faisant depuis partie des collections du Imperial War Museum de Londres ici et ici.
L'association, fondée quelques mois plus tôt par M. et Mme Emile-Bayard et Mme F. Monmory, et bénéficiant du patronage du Président de la République, Raymond Poincaré, lui-même, se définit comme une "société de secours aux victimes de la guerre et du devoir". Son action s'applique tant au point de vue moral que matériel.
Juliette Camus (deuxième rang, 4ème depuis la droite) à la Gare Montparnasse avec ses collègues de l'Association des Œuvres de la Croix Verte. |
La Section d'Accueil aux Blessés, la section directrice de l'association, offre une cantine gratuite pour les soldats et les réfugiés de passage, une infirmerie, un dortoir et un vestiaire du soldat. Cette section possède des filiales en gare d'Auch (Gers) et en gare de Noyelles-sur-mer (Somme).
La deuxième section, le vestiaire, et la quatrième section, "la reconstruction du foyer", se situent toutes deux 21, rue du Vieux-Colombier, Paris, tandis que la troisième section dite du gagne-pain des mutilés se situe au 98 de la rue de Richelieu. La section des Filleuls de la Croix Verte, qui offre aussi des renseignements sur les victimes de la guerre, se trouve 28, Avenue de l'Opéra.
Pour l'accueil aux réfugiés et une cantine gratuite, il faut se rendre 77, rue Froidevaux. La section de visite aux hôpitaux est basée18, rue de Mauberge. C'est aussi là que se trouve la deuxième sous-section, celle des Pupilles de la Croix Verte. La première sous-section quant à elle, "l'ouvroir à l'espérance", est au 37 de la rue le Peletier.
Finalement des filiales et autres groupements régionaux peuvent être trouvés à Nice (Alpes-Maritimes), à Roanne (Loire), et à Clermont-Ferrand (Puy de Dôme).
Il est évident que l'association, et ma tante, font du bon travail, apportant confort et réconfort là où le besoin s'en fait sentir. La preuve en est dans cette carte postale reçue par ma tante Juliette et venant du Canonnier Alfred Renard, du 61ème RA, la remerciant de ses services.
"Chère Madame,
je vous remercie de la sympathie que vous avez eut pour moi. Recevez chère madame l'assurance et[sic] mon plus profond respect.
Votre dévoué,
Renard Alfred"
Vous pouvez voir des affiches produites par l'association et faisant depuis partie des collections du Imperial War Museum de Londres ici et ici.
mardi 21 octobre 2014
mardi 9 septembre 2014
Photos: La première bataille de la Marne
Une série de cartes postales montrant la première bataille de la Marne qui eu lieu du 5 septembre 1914 au 12 septembre 1914:
Pour en savoir plus...
cliquez sur les images pour des versions plus grandes.
Une section d'infanterie coupe la retraite à un convoi ennemi à Crépy-en-Valois | Le "Bulletin de Armées" au cantonnement |
Les chasseurs en réserve à Nanteuil-le-Haudoin | Les chasseurs poursuivant les fuyards |
Fouriers prenant les Instructions pour le cantonnement à Rebais | Cavalerie au Petit-Morin Marais de Saint Gond |
Avize Section de mitrailleuses en réserve | Infanterie au sud de l'Argonne avant le branle-bas |
Les réserves avant l'action à Vertus | Les estafettes devant Marson |
Pour en savoir plus...
cliquez sur les images pour des versions plus grandes.
mercredi 13 août 2014
Le Royaume Uni déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie
Suivant l'exemple de la France, il y a deux jours, le Royaume Uni déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
Alors que les lignes de conflit se dessinent en Europe, l'affrontement prend rapidement un caractère mondial du fait des empires coloniaux de la plupart des pays engagés.
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Alors que les lignes de conflit se dessinent en Europe, l'affrontement prend rapidement un caractère mondial du fait des empires coloniaux de la plupart des pays engagés.
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lundi 11 août 2014
La France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie
Liée par des traités d'alliance avec la Russie, la France entre en guerre contre l’Autriche-Hongrie.
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mercredi 6 août 2014
lundi 4 août 2014
Le Royaume Uni déclare la guerre à l'Allemagne
Après avoir déclaré garantir la neutralité belge, et avoir, sans succès, réclamé que les armées allemandes, qui viennent de pénétrer la Belgique, soient retirées, le gouvernement de Londres a déclaré la guerre à l’Allemagne.
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dimanche 3 août 2014
vendredi 1 août 2014
L'Allemagne et la France entrent en guerre
Après avoir essayé de convaincre la Russie de renoncé à ses idées de guerre et demandé à la France de ne pas honorer ses engagements d'alliance avec la Russie, l’Allemagne mobilise et déclare la guerre à la Russie. En France, le gouvernement vient de décrèter la mobilisation générale.
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jeudi 31 juillet 2014
l’Allemagne est en "état de danger de guerre"
Aujourd'hui, en réponse à la mobilisation de la Russie, hier, l'Allemagne se déclare en "état de danger de guerre". En France, Jean Jaurès, un pacifiste opposé à une possible guerre, est assassiné.
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mercredi 30 juillet 2014
La Russie se mobilise contre l'Allemagne
Aprés avoir déclaré une mobilisation partielle contre l'Autriche-Hongrie, hier, la Russie se tourne aujourd'hui contre l'Allemagne.
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mardi 29 juillet 2014
La Russie se mobilise contre l’Autriche-Hongrie
Suivant l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, la Russie a déclaré une mobilisation partielle de ses troupes contre l’Autriche-Hongrie, aujourd'hui.
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samedi 26 juillet 2014
Photos: Manoeuvres du 149e Régiment d'Infanterie
Une série de cartes postales montrant les manoeuvres du 149ème Régiment d'Infanterie:
Pour en savoir plus...
cliquez sur les images pour des versions plus grandes.
La soupe à la Grand'Halte | Poste téléphonique de campagne |
La Grand'Halte - La cantine prise d'assaut | En réserve sous les sapins |
La Grand'Halte au village | La Halte horaire |
Mitrailleuses en batterie | Sur la Grand'Route Le Régiment en marche |
La section des mitrailleuses | Les Compagnies en réserve vont soutenir la défense |
cliquez sur les images pour des versions plus grandes.
samedi 28 juin 2014
Attentat de Sarajevo
Aujourd'hui, l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l'empire austro-hongrois, et son épouse ont été assassinés par le nationaliste serbe de Bosnie, Gavrilo Princip. Cet événement est considéré comme l’élément déclencheur de la Première Guerre mondiale.
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jeudi 3 avril 2014
Retour en France, 1889
Un cahier, utilisé
principalement pour la compilation de textes de chansons plus ou moins
paillardes. dont certains semblent avoir été écrits par Nicolas Jean Baptiste et ses
camarades, nous presente les details du voyage de retour aprés deux ans passés en Guyanne, semble-t-il a monter la garde sur differentes iles de la région.
Hélas, pour l'instant, nous n'avons trouvé aucune trace d'autres lettres ou d'un possible journal relatant cette période. (Le recit du voyage aller se trouve ici)
Embarqué à Cayenne le 3 avril 1889, sur le paquebot Le Vénézuéla à 5 heures du soir. Passé aux Illes du Salut le 3 à 11 heures du soir.
Arrivé à Suriname, le 4 avril à 3 heures du soir, Sorti à 6 heures du soir.
Arrivé à Démérano, le 6 à midi. Stoppé 3 heures.
Arrivé à Trinidad le 8 à 6 heures du matin, Sorti à 3 heures du soir.
Arrivé à la Martinique, le 9 avril à .. heures du soir.
Embarqué, le 11 avril sur le paquebot La France, à midi. Stoppé à St Pierre Miquelon à 5 heures du soir le 11 avril.
Stoppé à Basse Terre le 12 à 2 heures du matin. Arrivé à Pointe à Pitre, le 12 à 9 heures du matin.
En vue des Iles Açores le 20 avril à 6 heures du matin.
En vue du phare de Belle-Île, le 24 à 9 h 1/2 du matin. En vue des côtes de France le 14 à 10 heures. En rade à 11 heures. Au bassin à 1 heure du soir. Débarqué à 3 heures du soir à St Nazaire. Stationné en face le café des 4 nations. Pris le train à 9 heures du soir. Changé de train à Nantes à 11 heures.
Changé de train à Tour à 6 heures du matin. Changé de train à Vierzon. Arrivé à Brouges à midi. Arrivé Clermont à 5 heures du soir.
Pris le train le 26 à 6 heures du matin. Arrivé à Nîmes à 6 heures du soir.
Arrivé à Marseille à 6 heures du matin. Arrivé à Toulon, le 17 avril à 11 heures.
Cliquez sur les images pour élargir.
Hélas, pour l'instant, nous n'avons trouvé aucune trace d'autres lettres ou d'un possible journal relatant cette période. (Le recit du voyage aller se trouve ici)
Croquis extraits du cahier de chants |
Brouillon de lettre à un camarade resté en Guyanne (extrait du cahier de chants). |
Arrivé à Suriname, le 4 avril à 3 heures du soir, Sorti à 6 heures du soir.
Arrivé à Démérano, le 6 à midi. Stoppé 3 heures.
Arrivé à Trinidad le 8 à 6 heures du matin, Sorti à 3 heures du soir.
Arrivé à la Martinique, le 9 avril à .. heures du soir.
Embarqué, le 11 avril sur le paquebot La France, à midi. Stoppé à St Pierre Miquelon à 5 heures du soir le 11 avril.
Stoppé à Basse Terre le 12 à 2 heures du matin. Arrivé à Pointe à Pitre, le 12 à 9 heures du matin.
En vue des Iles Açores le 20 avril à 6 heures du matin.
En vue du phare de Belle-Île, le 24 à 9 h 1/2 du matin. En vue des côtes de France le 14 à 10 heures. En rade à 11 heures. Au bassin à 1 heure du soir. Débarqué à 3 heures du soir à St Nazaire. Stationné en face le café des 4 nations. Pris le train à 9 heures du soir. Changé de train à Nantes à 11 heures.
Changé de train à Tour à 6 heures du matin. Changé de train à Vierzon. Arrivé à Brouges à midi. Arrivé Clermont à 5 heures du soir.
Pris le train le 26 à 6 heures du matin. Arrivé à Nîmes à 6 heures du soir.
Arrivé à Marseille à 6 heures du matin. Arrivé à Toulon, le 17 avril à 11 heures.
Cliquez sur les images pour élargir.
lundi 24 mars 2014
Traversée pour Cayenne, 1887
Pour vous fair patienter un peu, je voudrais partager avec vous une autre decouverte faite dans de vieux papiers familiaux. Cela consiste en quelques pages volantes, en fait une lettre à un
destinataire inconnu, qui relatent le voyage fait par mon père, Nicolas Jean Baptiste, lorsqu'il fut envoyé à Cayenne (Guyanne) oû il passa deux ans en tant que membre du 4eme Régiment d'Infanterie de Marine, ayant commencé son instruction militaire le 7 décembre 1885.
Ceci malgré que le conseil municipal de Vaux sous Aubigny ait accepté, au début de l'année 1885, "d'intervenir auprès de Mr le Préfet et MM les members du conseil de révision pour les prier de bien vouloir maintenir dans ses foyers le dit Chinardet Nicolas Jean Baptiste," conscrit de la classe 1884, "comme soutien indispensable de sa famille."
Plusieurs plans et cartes sont aussi inclus, dont un croquis montrant la position de trois iles (l'Ile Royale, l'Ile St Joseph et l'Ile du Diable) ainsi qu'un "endroit pour le mouillage".
Tout commence à Toulon, il y a 127 ans exactement:
Il faut que je raconte un peu ma traversée car je crois que sur ma première lettre je ne vous en ai pas parlé.
Le 24 mars 1887 à 5 heures du matin, sorti du quartier de Missessy. A 7 heures, l’appel à la Caserne du Mourillon. A 8 heures, embarqué sur le remorqueur No 12, qui me conduit sur l'Orne.: toute cette journée est consacrée aux préparatifs de départ.
Le lendemain, 25 mars, à 2 heures de l'après midi, départ. Un vent nord-est, nous pousse en pleine mer. A 6 heures du soir, les côtes de France ont disparus à mes yeux et le mal de mer me chicane. On est dans le golfe du Lion. A 8 heures, le bâtiment est assailli par un affreuse tempête qui nous tient entre la vie et la mort, jusqu'à 6 heures du matin, 26 mars. Pendant toute la nuit, les vagues viennent se briser sur le point et passent par-dessus, le bâtiment parcout jusqu'à 1000 mètres, couché sur le côté sans se relevé, se jette de l'autre et ainsi de suite, l'eau inonde les batteries. Enfin, le jour paraît et la mer se calme avec le vent.
Le 27 mars, temps et mer calme. A 4 heures de l'après-midi, on passe à deux cents mètres des Iles Baléares, où se trouve un magnifique phare.
Le 28, vent fort, mer agitée. A 11 heures passage dans le golfe de Valence.
Le 29, mer agitée, temps brumeux. A 10 heures, on aperçoit les côtes d'Afrique. A 1 heure de l'après-midi, passe au détour de Gibraltar. A 3 heures on longe la côte du Maroc.
30 mars, mer agitée par un fort vent d'ouest.
31 mars, mer agitée par un fort vent Nord-ouest.
Le 1er avril, un grain nous bouscule à 8 heures du matin, le soir le vent tombe et la mer devient calme.
Le 2 avril, temps et mer calme.
Le 3 avril, vent d'est, mer houleuse. A 10 heures du soir, on aperçoit la terre à tribord. A 11 heures, on mouille au pied du Ténériffe, dans la rade de Santa-Cruz de Ténériffe.
Le 4, on fait provision de charbon, eau et vivres. Le soir à 5 heures, on lève l'ancre par un temps calme.
5 et 6 avril, temps et mer calme.
Le 7, orage avec accompagnement de tonnerre, à midi 40 degrés de chaleur.
Le 8 et le 9, mer calme, petit vent d'est.
Le 10 Avril, jour de Pâques, vent d'est très fort, chaleur lourde et accablante : à midi, 43 degrés de chaleur, le soir à l'appel, on commence la fête du tropique.
Le 11, temps calme. On célèbre la fête du tropique.
Les 12-13-14-15-16-17, mer calme, temps lourd et orageux.
Le 18 et le 19, un roulis épouvantable, occasionné par les lames de fond, bouleverse le bâtiment.
Le 20, vent fort, mer houleuse.
Le 21, pluie avec temps calme.
Le 22, temps et mer calme.
Le 23, à 5 heures du matin temps orageux, à 9 heures on apperçoit la terre à babord. A 11 heures on voit les Iles du Salut, à 2 heures de l'après-midi, on arrive au pied de ces Iles, où on mouille.
Le 24, on débarque les condamnés et les conduits à l'Ile Saint-Joseph, où il y a un établissement pénitencier.
Le 25, à midi, le pilote vient monter à bord pour nous conduire à Cayenne, on en est encore à 50 lieues. Le soir, à 6 heures on débarque de dessus l'Orne, pour monter sur des chalands, traînés par un remorqueur: le Yapock, l'Orne ne pouvant pas approché la côte, à cause du courant et des rochers qui s'y trouvent. Enfin, à 7 heures, le remorqueur se met en marche, l'amarre qui tenait un des chalands casse et nous voilà parti au gré du courant et des vagues. A l'aide d'une lanterne nous faisons des signaux et le remorqueur nous ralie.
Le lendemain, 26 mars, après avoir passé la nuit à la disposition des vagues on arrive à Cayenne. Un seul cri: TERRE.
Conservez moi, s'il vous plait ce petit relevé.
Extrait du carnet militaire de mon père. |
Ceci malgré que le conseil municipal de Vaux sous Aubigny ait accepté, au début de l'année 1885, "d'intervenir auprès de Mr le Préfet et MM les members du conseil de révision pour les prier de bien vouloir maintenir dans ses foyers le dit Chinardet Nicolas Jean Baptiste," conscrit de la classe 1884, "comme soutien indispensable de sa famille."
Plusieurs plans et cartes sont aussi inclus, dont un croquis montrant la position de trois iles (l'Ile Royale, l'Ile St Joseph et l'Ile du Diable) ainsi qu'un "endroit pour le mouillage".
Tout commence à Toulon, il y a 127 ans exactement:
Il faut que je raconte un peu ma traversée car je crois que sur ma première lettre je ne vous en ai pas parlé.
Le 24 mars 1887 à 5 heures du matin, sorti du quartier de Missessy. A 7 heures, l’appel à la Caserne du Mourillon. A 8 heures, embarqué sur le remorqueur No 12, qui me conduit sur l'Orne.: toute cette journée est consacrée aux préparatifs de départ.
Le lendemain, 25 mars, à 2 heures de l'après midi, départ. Un vent nord-est, nous pousse en pleine mer. A 6 heures du soir, les côtes de France ont disparus à mes yeux et le mal de mer me chicane. On est dans le golfe du Lion. A 8 heures, le bâtiment est assailli par un affreuse tempête qui nous tient entre la vie et la mort, jusqu'à 6 heures du matin, 26 mars. Pendant toute la nuit, les vagues viennent se briser sur le point et passent par-dessus, le bâtiment parcout jusqu'à 1000 mètres, couché sur le côté sans se relevé, se jette de l'autre et ainsi de suite, l'eau inonde les batteries. Enfin, le jour paraît et la mer se calme avec le vent.
Le 27 mars, temps et mer calme. A 4 heures de l'après-midi, on passe à deux cents mètres des Iles Baléares, où se trouve un magnifique phare.
Le 28, vent fort, mer agitée. A 11 heures passage dans le golfe de Valence.
Le 29, mer agitée, temps brumeux. A 10 heures, on aperçoit les côtes d'Afrique. A 1 heure de l'après-midi, passe au détour de Gibraltar. A 3 heures on longe la côte du Maroc.
30 mars, mer agitée par un fort vent d'ouest.
31 mars, mer agitée par un fort vent Nord-ouest.
Le 1er avril, un grain nous bouscule à 8 heures du matin, le soir le vent tombe et la mer devient calme.
Le 2 avril, temps et mer calme.
Le 3 avril, vent d'est, mer houleuse. A 10 heures du soir, on aperçoit la terre à tribord. A 11 heures, on mouille au pied du Ténériffe, dans la rade de Santa-Cruz de Ténériffe.
Le 4, on fait provision de charbon, eau et vivres. Le soir à 5 heures, on lève l'ancre par un temps calme.
5 et 6 avril, temps et mer calme.
Le 7, orage avec accompagnement de tonnerre, à midi 40 degrés de chaleur.
Le 8 et le 9, mer calme, petit vent d'est.
Le 10 Avril, jour de Pâques, vent d'est très fort, chaleur lourde et accablante : à midi, 43 degrés de chaleur, le soir à l'appel, on commence la fête du tropique.
Le 11, temps calme. On célèbre la fête du tropique.
Les 12-13-14-15-16-17, mer calme, temps lourd et orageux.
Le 18 et le 19, un roulis épouvantable, occasionné par les lames de fond, bouleverse le bâtiment.
Le 20, vent fort, mer houleuse.
Le 21, pluie avec temps calme.
Le 22, temps et mer calme.
Le 23, à 5 heures du matin temps orageux, à 9 heures on apperçoit la terre à babord. A 11 heures on voit les Iles du Salut, à 2 heures de l'après-midi, on arrive au pied de ces Iles, où on mouille.
Le 24, on débarque les condamnés et les conduits à l'Ile Saint-Joseph, où il y a un établissement pénitencier.
Le 25, à midi, le pilote vient monter à bord pour nous conduire à Cayenne, on en est encore à 50 lieues. Le soir, à 6 heures on débarque de dessus l'Orne, pour monter sur des chalands, traînés par un remorqueur: le Yapock, l'Orne ne pouvant pas approché la côte, à cause du courant et des rochers qui s'y trouvent. Enfin, à 7 heures, le remorqueur se met en marche, l'amarre qui tenait un des chalands casse et nous voilà parti au gré du courant et des vagues. A l'aide d'une lanterne nous faisons des signaux et le remorqueur nous ralie.
Le lendemain, 26 mars, après avoir passé la nuit à la disposition des vagues on arrive à Cayenne. Un seul cri: TERRE.
Conservez moi, s'il vous plait ce petit relevé.
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mardi 21 janvier 2014
Permettez-moi de me présenter
Né à Percey-le-Pautel (Haute-Marne, 52) le 21 octobre 1895, je suis le
fils de Nicolas Jean-Baptiste Chinardet et de Marie Anaïs Camus,
domiciliés à Vaux-sous-Aubigny (Haute-Marne).
Je ne suis pas encore marié. Ca viendra plus tard, en 1925, lorsque j'épouse Angèle, qui me donnera deux enfants : Louis (1926) et Jeanne Marie (1929). Je suis menuisier.
Le 19 Décember 1914, je suis appelé sous les drapeaux pour prendre part à la "campagne contre l'Allemagne" : ce qui devriendra la Première Guerre Mondiale.
Destiné a l'artillerie, je suis desormais cannonier 2ème classe de la classe de 1915, matricule 621.
Mon livret militaire me décrit comme ayant les cheveux chatains, les yeux bleus, le front "moyen fuyant", le nez "rectiligne gros" et le visage rond. Je mesure 1m69.
Le livret indique aussi que je sais lire et écrire et que j'ai mon certificat d'études primaires. Je ne sais pas nager.
Mon instruction militaire commence le 25 Décembre 1914 à la 64éme batterie du 12ème Regiment d'Artillerie de Campagne, à Fontenay.
Bien que mon instruction soit jugée "suffisante pour que l'homme soit mobilisable le 1er Mai 1915", mon départ pour le front ne s'effectue que le 13 Août.
Le 14 Août, je commence a rédiger mes carnets de guerre.
Le 17 Août, j'arrive à Blénod-lès-Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle, 54) où je suis versé à la 23ème batterie, qui est cantonnée dans une briqueterie.
Le 20 Mars 1916, je passe à la 32ème batterie du 37ème RA. Cela ne dure que quelques mois, jusqu'en Juillet, où je rejoins la 128ème section du 62ème RA.
Le 17 Juillet 1918, je suis affecté à la 128ème section du 63ème RA, mais en Septembre, atteint de "mauvais état général consécutif à une broncho-pneumonie grippale", je suis déclaré comme ayant besoin de repos et je reste en convalescence à Bouxières-les-Dames jusqu'au 20 Février 1919. Je suis démobilisé à Metz le 13 Septembre 1919.
Le 29 Septembre 1938, je serai "rappelé en éxécution de l'article 48 de la loi du 31 Mars 1928", et renvoyé dans mes foyers le 8 Octobre 1938.
Après avoir été de nouveau mobilisé le 14 Avril 1939, je suis rapelé à l'activité le 26 Août 1939, affecté à la 170ème batterie du 3ème Régiment d'Artillerie de Défense Contre Aéronefs, et "dirigé sur le dépot du 420 à Toul, le 18 Novembre 1939".
Je serai sous-Lieutenant commandant le Corps de Sapeurs-Pompiers de la commune de Vaux-sous-Aubigny de 1928 à la fin des années 50, où je serai remplacé par Louis. Je succédais moi-même à mon père.
Je ne suis pas encore marié. Ca viendra plus tard, en 1925, lorsque j'épouse Angèle, qui me donnera deux enfants : Louis (1926) et Jeanne Marie (1929). Je suis menuisier.
Le 19 Décember 1914, je suis appelé sous les drapeaux pour prendre part à la "campagne contre l'Allemagne" : ce qui devriendra la Première Guerre Mondiale.
Destiné a l'artillerie, je suis desormais cannonier 2ème classe de la classe de 1915, matricule 621.
Mon livret militaire me décrit comme ayant les cheveux chatains, les yeux bleus, le front "moyen fuyant", le nez "rectiligne gros" et le visage rond. Je mesure 1m69.
Le livret indique aussi que je sais lire et écrire et que j'ai mon certificat d'études primaires. Je ne sais pas nager.
Mon instruction militaire commence le 25 Décembre 1914 à la 64éme batterie du 12ème Regiment d'Artillerie de Campagne, à Fontenay.
Bien que mon instruction soit jugée "suffisante pour que l'homme soit mobilisable le 1er Mai 1915", mon départ pour le front ne s'effectue que le 13 Août.
Le 14 Août, je commence a rédiger mes carnets de guerre.
Le 17 Août, j'arrive à Blénod-lès-Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle, 54) où je suis versé à la 23ème batterie, qui est cantonnée dans une briqueterie.
Le 20 Mars 1916, je passe à la 32ème batterie du 37ème RA. Cela ne dure que quelques mois, jusqu'en Juillet, où je rejoins la 128ème section du 62ème RA.
Le 17 Juillet 1918, je suis affecté à la 128ème section du 63ème RA, mais en Septembre, atteint de "mauvais état général consécutif à une broncho-pneumonie grippale", je suis déclaré comme ayant besoin de repos et je reste en convalescence à Bouxières-les-Dames jusqu'au 20 Février 1919. Je suis démobilisé à Metz le 13 Septembre 1919.
Le 29 Septembre 1938, je serai "rappelé en éxécution de l'article 48 de la loi du 31 Mars 1928", et renvoyé dans mes foyers le 8 Octobre 1938.
Après avoir été de nouveau mobilisé le 14 Avril 1939, je suis rapelé à l'activité le 26 Août 1939, affecté à la 170ème batterie du 3ème Régiment d'Artillerie de Défense Contre Aéronefs, et "dirigé sur le dépot du 420 à Toul, le 18 Novembre 1939".
Je serai sous-Lieutenant commandant le Corps de Sapeurs-Pompiers de la commune de Vaux-sous-Aubigny de 1928 à la fin des années 50, où je serai remplacé par Louis. Je succédais moi-même à mon père.
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